Période d’essai : l’évaluation préalable des compétences interdit sa mise en œuvre
Retour sur la décision de la Cour de cassation du 29 avril 2025, n° 23-22.389
1/ Contexte de l'affaire
Une salariée, d’abord agent commercial indépendant pour une entreprise, a par la suite signé un contrat de travail pour un poste d’agenceuse vendeuse avec une période d’essai de deux mois. L’employeur a mis fin à cette période d’essai.
La salariée a saisi le conseil de prud’hommes pour demander l’annulation de la stipulation d’une période d’essai dans le contrat de travail et la condamnation de la société au paiement de dommages intérêts pour rupture abusive du contrat de travail. Au soutien de ses demandes, la salariée a fait valoir qu’elle avait déjà exercé les mêmes fonctions pour le même employeur en tant qu’indépendante, donc que ses compétences avaient déjà été évaluées.
2/ Le jugement de l'affaire
La Cour d'appel
La cour d’appel rejette ses demandes, estimant que la période d’essai était valable, car la salariée n’avait jamais été salariée auparavant dans cette entreprise.
La Cour de Cassation
La Cour de cassation n’est pas de cet avis !
Elle estime que la cour d’appel a omis de vérifier si l’employeur avait effectivement déjà eu l’occasion d’évaluer les compétences professionnelles de la salariée pendant sa période d’activité en tant qu’auto-entrepreneuse.
Cette absence de recherche prive la décision de base légale, car la période d’essai ne peut être mise en œuvre que si l’employeur n’a pas connaissance des compétences du salarié (C. trav. art. L. 1221-20).
Des questions ? Notre équipe juridique se tient à votre disposition !
Zest' Avocats vous recommande :

La prescription relative à la demande d’indemnisation en cas de licenciement pour inaptitude d’origine professionnelle
Un jardinier employé depuis 1993, déclaré inapte et licencié pour impossibilité de reclassement en 2018, réclamait en 2021 le versement de l’indemnité spéciale de licenciement prévue pour l’inaptitude d’origine professionnelle.

Inaptitude et reclassement
En cas de contestation du salarié sur la compatibilité du poste proposé, l’employeur doit à nouveau consulter le médecin du travail.

Lieu de travail et contrat
La seule mention d’un lieu de travail dans le contrat n’en fait pas un élément déterminant. Retour sur la décision du 22 octobre 2025.

Le médecin du travail doit être à nouveau sollicité si le salarié inapte conteste le poste de reclassement proposé.
Dans cette affaire, un salarié déclaré inapte avait refusé le poste de vendeur proposé, estimant qu’il ne respectait pas les restrictions médicales.
