Licenciement pour faute grave : propos injurieux
Licenciement pour faute grave suite à des propos injurieux et abus de la liberté d’expression au moyen d’un téléphone professionnel.
Retour sur la décision de la Cour de casssation du 22 novembre 2023, n°22-12.807
Dans cette affaire, le syndicat CFDT a assigné un employeur devant le tribunal judiciaire en lui demandant de dire que l’absence de versement d’une prime de 13e mois à certains salariés de la société constitue une inégalité de traitement.
La CFDT estimait qu’elle pouvait agir en justice puisque cette inégalité portait atteinte à l’intérêt collectif de la profession, représentée par la fédération. Elle a ainsi demandé à ce que la société soit condamnée :
La Cour d’appel a jugé l’action du syndicat irrecevable et l’a débouté de l’ensemble de ses demandes.
La Cour de cassation a procédé à une cassation partielle de la décision de la Cour d’appel.
En effet, elle rappelle que le syndicat peut agir en justice pour faire reconnaître l’existence d’une irrégularité commise par l’employeur au regard de dispositions légales, réglementaires ou conventionnelles ou au regard du principe d’égalité de traitement.
Ainsi, la CFDT pouvait bien demander à la fois la condamnation de l’employeur au versement de dommages-intérêts en réparation du préjudice causé à l’intérêt collectif de la profession et le prononcé d’une injonction à l’encontre de ce même employeur afin qu’il mette fin à l’irrégularité constatée.
Toutefois, elle confirme que le syndicat ne peut demander au juge de condamner l’employeur à la régularisation de la situation individuelle des salariés concernés, en ce qu’une telle action relève de la liberté personnelle de chaque salarié de conduire la défense de ses intérêts.
Le syndicat ne pouvait donc pas demander à ce qu’il soit ordonné à la société de verser une prime de 13e mois aux salariés concernés pour le passé et pour l’avenir.
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