Congé de maternité : Les augmentations de salaire
Dans cette affaire, une salariée a saisi le conseil de prud’hommes afin d’obtenir le paiement de divers rappels de salaire au titre de son congé de maternité.
Retour sur la décision de la Cour de Cassation du 2 octobre 2024, n° 23-11.582
1/ Rappel des faits
Contexte
La salariée a demandé le rappel d’une somme correspondant à une augmentation de 300 € par mois qui ne lui avait pas été versée durant son congé de maternité (de février à septembre 2015), alors que cette augmentation avait été décidée avant son départ, et que l’ensemble des salariés présents dans l’entreprise avaient bénéficié de leur augmentation à cette date.
La salariée demandait en effet l’application de la garantie légale en vertu de laquelle la rémunération doit être majorée, à la suite du congé, « des augmentations générales ainsi que de la moyenne des augmentations individuelles perçues pendant la durée de ce congé par les salariés relevant de la même catégorie professionnelle ou, à défaut, de la moyenne des augmentations individuelles dans l’entreprise ».
2/ Décision de la Cour
La Cour de cassation
Les demandes de la salariée ont été rejetées par les juges.
La Cour de cassation établit en principe que, sauf disposition collective plus avantageuse, les augmentations générales accordées à l’ensemble des salariés ne sont pas applicables pendant le congé de maternité, période durant laquelle le contrat de travail est suspendu. L’employeur n’est donc tenu de verser ces augmentations qu’après le retour de la salariée, pour les périodes postérieures au congé.
3/ Conclusions
La décision de la Cour
Ainsi, l’employeur a légitimement attendu la fin du congé de maternité pour accorder à la salariée une augmentation de 300 €, résultant du mécanisme légal. Cette augmentation ne s’appliquait qu’aux périodes suivant son retour, sans effet rétroactif pour la période d’absence.
La Cour de cassation s’est conformée strictement à l’article L. 1225-26 du Code du travail, qui prévoit que la majoration salariale est accordée « à la suite » du congé de maternité.
Des questions ? Notre équipe juridique se tient à votre disposition !
Zest' Avocats vous recommande :

L’obligation de vigilance pour un maître d’ouvrage
Le maître d’ouvrage n’est pas tenu à une obligation de vigilance à l’égard d’un sous-traitant de son cocontractant.

Perte d’actions gratuites (AGA) en cas de transfert légal du contrat de travail
Une société avait mis en place un plan d’attribution gratuite d’actions (AGA), prévoyant qu’en cas de rupture du contrat de travail — quelle qu’en soit la cause, sauf retraite ou handicap — les actions non encore définitivement acquises seraient perdues.

Licenciement économique et suppression de poste
Priorité à l’emploi réellement exercé. Retour sur la décision de la Cour de cassation du 11 juin 2025 portant sur un licenciement économique

Résultat d’une enquête interne incomplète
Harcèlement sexuel ou moral : Une enquête interne incomplète peut être jugée non probante. Retour sur la décision du 18 juin 2025.