Rupture conventionnelle et vice du consentement de l’employeur
Nullité de la rupture et requalification en démission !
Propos à connotation sexuelle, insultants et dégradants à l’encontre d’autres salariés… Dans certains cas, le licenciement est justifié et légitimé par l’obligation de sécurité de l’employeur même si aucune sanction disciplinaire n’a été prise antérieurement !
Retour sur la décision de la Cour de cassation du 19 juin 2024, n° 23-10.817
1/ Rappel des faits
a- Contexte
Dans cette affaire, un salarié a sollicité une rupture conventionnelle auprès de son employeur.
Pour motiver cette demande, il lui a indiqué qu’il souhaitait effectuer une « reconversion dans le management ». L’employeur a accédé à sa demande. Ce dernier a découvert, plus tard, que le salarié avait en réalité pour projet de créer sa propre entreprise avec deux anciens salariés de la société et dans le même secteur d’activité que celle-ci.
Le salarié avait notamment indiqué à son employeur, au cours d’un échange de SMS : « Honnêtement je suis sûr que tu m’aurais fait la morale et que mon association avec [O] ne t’aurait pas convenue de toute façon… ».
L’employeur a saisi le conseil de prud’hommes afin de solliciter l’annulation par dol de la rupture conventionnelle conclue avec ce salarié au motif que son consentement a été vicié par ce dernier.
2/ Décision de la Cour
a- La Cour d'appel
La Cour de cassation comme la Cour d’appel de Toulouse ont considéré que la rupture conventionnelle était nulle et produisait les effets d’une démission dans la mesure où le salarié s’était volontairement abstenu d’informer l’employeur de son projet. Il avait ainsi commis une réticence dolosive à l’égard de son employeur.
2/ Conclusions
Le salarié a également été condamné à verser une somme au titre de l’indemnité compensatrice de préavis.
Des questions ? Notre équipe juridique se tient à votre disposition !
Zest' Avocats vous recommande :

Licenciement pour inaptitude : précisions sur la date limite pour lever la clause de non concurrence
Un salarié a été licencié pour inaptitude et impossibilité de reclassement, se voit retirer la clause de non-concurrence et demande le versement de la contrepartie financière de l’obligation de non-concurrence.

Absence non rémunérée & prime d’ancienneté
En cas d’absence non rémunérée, une prime d’ancienneté qui s’ajoute au salaire réel, n’est pas due ! Retour sur la décision du 2 avril 2025.

Transfert d’emails professionnels vers une boîte non professionnelle : faute grave ?
Une salariée, engagée en qualité de VRP, a été licenciée pour faute grave. Elle a transféré des emails professionnels vers sa boite mail non-professionnelle.

Travailleur handicapé : présomption de discrimination pour non-respect des préconisations de la médecine du travail
Travailleur handicapé : présomption de discrimination en cas de non-respect, même implicite, des préconisations de la médecine du travail